LE LIVRE

mardi 24 décembre 2013

Perçoit-on vraiment la révolution informatique?

 

Hier soir, je zappais les chaines télés à la recherche du fameux derby Arsenal – Chelsea mais un élément a stoppé net mon zapping. Il s’agissait d’une enquête présentée au Journal de 20H de France 2 intitulée “le secret des diamants à bas coûts”. En clair, c’était une histoire d’enquête sur le circuit des diamants low-cost avec leur production à Botswana, leur traitement et découpe dans un atelier en Inde et le produit fini pouvait suivre dans les boutiques pour la commercialisation… Je passe tous les détails notamment sur l’interrogation portée à la fin de cette enquête sur les certificats d’origine produits par les fournisseurs…Si on tirait plus loin ce documentaire, on en arriverait à se demander si des circuits de blanchissement de diamants ne seraient pas à l’œuvre dans le marché des diamants low-cost. Et pour finir, je m’étonne toujours que l’on associe le plus souvent le terme blanchissement à l’argent, auquel on colle le qualificatif de “sale”. Mais pour le dire en réalité, ce n’est pas ce point qui m’a attiré comme vous pouvez le constater par le titre de ce post.

Un point m’a fait tiqué lors des scènes filmées dans l’atelier de traitement et découpe en Inde : cette étape du processus de production est gérée par un logiciel qui présente les précieux métaux carrément en 4D, avec une répartie bien claire entre les cristaux de diamants et les déchets si je puis dire…Les spécialistes de la matière m’excuseront. En clair, c’est obtenir moins de pertes en termes de cristaux dans la découpe des diamants qui a motivé la délocalisation d’une partie de la production du Botswana vers l’Inde qui a une expertise reconnue dans l’Informatique…en plus d’être un pays à bas coût salarial comparativement aux autres pays d’expertise similaire. Bien sûr, certains objecteront que cette hypothèse est trop facile et tirée par les cheveux. Moi aussi je ne peux m’empêcher de voir un atelier de 3 000 bonhommes assis sur leur chaise lorgnant sur chaque diamant, armé d’un logiciel qui donne un rendu fidèle des composantes minéralogiques du diamant à partir desquelles est définie la procédure de découpage. Pour se rendre compte du caractère pointu de la tâche, un salarié de l’atelier répondant au journaliste affirme que dans de meilleures conditions, il produit vingt (20) diamants par mois, des diamants de la taille d’une touche de télécommande. L’entreprise en produit 40 000 par mois.

Pour finir, je dois dire que cette enquête m’a amené à deux (2) conclusions :

- Cela fait une dizaine d’années que Michel Volle à travers son site et son blog essaie de convertir les esprits à l’idée que la troisième révolution industrielle est en cours : la révolution informatique. Je parle bien de “convertir” car il faut bien considérer cette tâche comme une mission pour le dire et le redire pendant autant d’années, en relevant minutieusement dans l’actualité les données qui traduisent cette évidence. Je suis convaincu que c’est la bonne voie.

- Les pays de l’Afrique Subsaharienne, riches en ressources naturelles, seront obligés tôt ou tard d’analyser la chaine de valeur de leurs ressources et surtout, ne se contenteront pas de cela. Le plus tôt sera le mieux. L’informatique peut être un formidable levier de développement, à condition que cela ne soit pas seulement vue à travers les lunettes des usages, ou réduite à la bureautique et la messagerie.

Mais je reste pessimiste. Le marché du conseil en développement a de l’avenir… Les marchants du développement seront au rendez-vous dans quelques décennies dans les conférences, colloques, ateliers et séminaires pour nous donner comme toujours les fameuses recettes du développement. Peut-être viendront-ils d’Inde ou de Chine….

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